samedi 2 novembre 2013

Utopia


Comme pas mal de séries britanniques, Utopia se place dans une veine glauque/flippante qu'on dirait nourrie à la marmelade faisandée: much ado about, parce que dans les faits, ça va. 

Conspiration médico-politique fomentée par un scientifique fou et consignée dans un comic à l'esthétique mi-expressionniste mi-nimp, l'intrigue n'est finalement pas le plus intéressant de l'ensemble - la bande d'outsiders, la fille disparate, le tueur autiste, les doubles zet triples espions qui s'autoespionnent entre eux qu'on devient fou, les exécutions sommaires et les tortures au piment d'espelette: rien que du très classique.  L'idée semble plutôt de créer une ambiance, un mood, une sorte de placenta esthétisant dont on sort un peu sonné - surtout regardé d'une traite.

Le travail de sursaturation de couleur m'a d'abord laissée perplexe - encore un film instamapute, m'écriai-je! - mais non!  Le côté très froid, une bande-son faite de petits bruits bizarres posés en boucles sur des longs drones en spirales 

et un anticlimax dans l'émotion empêchent que le tout tourne à la Bellflower. Du point de vue de l'image, les plans fixes, les cadres larges, et plus globalement un refus l'à-peu-près: ça irait plutôt dans le sens d'une transformation en comics de l'image filmée. 
 




Quelques trucs foirent un peu - style l'histoire "d'amour", qui sort mais alors de nulle part, ou le déguisement en mini Brian Molko du gamin - mais c'est rattrapé par des choses plutôt drôles ( par indavertance?) le tueur québlo  sur une phrase, et un méchant qui se nomme Mr Lapin, héhé.

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