mardi 10 mai 2016

Class of 1999: "It ain't gym class if a fat kid ain't crying"

Je suis tombée sur Class of 1999 en préparant un cours sur la dystopie: c'est dire si j'étais binaise de trouver un truc qui parle à la fois de contre-utopie ET d'autorité scolaire! N'ayant pas eu le temps de le voir, je ne l'ai pas utilisé et ne l'ai regardé que récemment: j'ai envie de dire ouf, parce que c'est un bon vieux nanard qui m'aurait probablement encore plus grillée dans l'enseignement que ce que je ne le suis déjà. Bref. Il faut en parler, parce que parler, c'est déjà comprendre un peu et mourir aussi, parfois. Tout ça.

Le pitch est plutôt simple: face à une recrudescence de violence dans les écoles qui ont carrément transformé toute une partie de la ville en zone de non-droit contrôlée par des jeunes rebelles pernicieux, un ministre audacieux fait appel à une entreprise qui fait des robots pour l'armée. Bon, il pourrait tout simplement envoyer l'armée dans les écoles, mais en ce moment, l'armée sert un peu à tout et n'importe quoi, alors faut la booker à l'avance si on veut s'en servir. Des robots donc. Vachement bien évolués, frais et bien gaulés (surtout Pam Grier) et avec des bonnes têtes de profs (= des lunettes, car ils sont intelligents). Placés en phase test dans une école particulièrement chaude du boudin, ces robocop de l'éducation vont mater ces petits cons en deux temps, trois mouvements et te les éduquer que ça va pas traîner.

Mais voyons comment fonctionne le programme "prof". Face à une situation critique analysée grâce à un mining astucieux (= se prend un couteau dans le dos) il se compose d'un ensemble de choix: éduquer ou discipliner. 


Une fois cette option choisie, on accède à un ensemble d'autres choix sur le type de discipline à appliquer: pratique! On ne saura jamais quelles sont les sous-options de "éduquer" parce que personne ne le choisit jamais: déception.


On peut même aller dans le raffinement et choisir ses mooves


Intéressant. Franchement, l'agreg serait beaucoup plus simple si on nous avait appris avec de chart flow dans le genre. Hélas, hélas, trois fois hélas, cette idyllique pédagogie se révèle inefficace! Non seulement la discipline ne semble pas être la solution, mais surtout, les robots deviennent de plus en plus méchants et malins (bien vu, ils sont profs). Ils vont donc commencer à foutre des raclées à tout va, qui feront kiffer dans leur culotte n'importe quel prof en secondaire mais qui ne sont pas du goût des gangs rivaux qui se disputent l'école et qui vont s'unir pour combattre le mal, rhaa! Le tout sur fond d'histoire d'amour à la West Side High School, entre une petite bourge et un jeune madmaxeux qui découvrent leurs premiers poils: c'est émouvant. 

C'est marrant parce qu'il existe une autre dystopie appelée Class of 1984 (évoqué ici) qui y ressemble du point de vue genre (des élèves tout méchants qui prennent le contrôle des écoles) mais qui va complètement dans l'autre sens avec une fin à la Vigilante et un bon fond un peu facho. Alors quoi, on a lu son Foucault entre les deux?

Seul le docteur Bob Forrest peut nous répondre. Mais là, il fomente son prochain crime capillaire.


 Class of 1999, Lester, 1990

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