jeudi 20 octobre 2016

Driving miss crazy

Je  clôture enfin mon cycle sur les nanas cintrées au cinéma : il y aurait encore moult films à y ajouter mais on n’a pas toute la vie non plus.

Le Singapore Sling est un cocktail à base de gin, de cointreau et de jus d’ananas. Mais c’est aussi un film expérimental racontant un huis-clos erotico-slasher entre une mère et sa fille. Tous les deux sont donc a) difficile à avaler et b) assez rapidement soûlants. Concernant le cocktail, la solution est simple : virer les ingrédients inutiles et garder le gin. Pour le film, c’est autre chose : il n’y  pas grand-chose à garder, si ce n’est la référence à Preminger et on se contentera donc de regarder le film en accéléré (1.5 fois voire 2 fois plus vite) , un gros verre de gin à la main. Voire une bouteille. Dans ce film visiblement culte pour les fans de Nikos Nikolaidis -  que je ne connais ni ne juge ici – on découvre une mère et sa fille, enfermée dans une grande demeure remplie de déco mi-taxidermiste, mi-Louis XVI, avec des fanfreluches qui se mêlent aux peaux de bêtes et des candélabres qui luttent avec des cornes de cerfs. Intrigant. S’y trouvent aussi un certains nombres d’objets contondants zet phalliques qui seront nos guides dans cette épopée du plaisir féminin ( ??) entre inceste, nécrophilie,  abus de mâles en détresse et jeux de rôles hasardeux.  La référence à Laura d’Otto Preminger est un parti pris : une pauvre Laura assassinée, dont on tombe amoureux du portrait avant de succomber à une femme fatale qui lui ressemble et qui est elle (ou pas, suspensme !). Cette enquête mène un pauvre homme à la porte des deux gorgones qui le capturent fissa et en font leur nouveau joujou. La quête est entrecoupée de scène de jeux érotiques entre la mère et la fille (ou Laura, on ne sait pas trop), dont une scène de masturbation au kiwi qui ferait douter même les vegans qui aiment très fort les légumes. En accéléré, c’est supportable, et même parfois drôle. Sinon, on baille un peu et on reprendra un gin sec, s’il vous plaît bien.

Shock parle aussi de relation mère-fils, mais à un âge différent, et nous montre encore une fois qu’il vaudrait parfois mieux garder sa culotte quand on songe à procréer. On y voit une gentille famille recomposée s’installer en Italie, dans l’ancienne maison de Dora, la femme du couple, celle où elle a vu son feu mari et père de son petit Marco, mourir. Son nouveau mec est pilote et joue donc un peu les filles de l’air, haha. Il n’est pas souvent là, et qui dit grande maison isolée, femme seule et enfant HP, dit problème à l’horizon à base de malfaisance télépathique, de portes qui claquent et de zoom zinquiétants sur la figure du marmot diabolique. Car Marco est un peu chelou, genre autiste mais avec un monde intérieur qui fait peur. Entre ses mini figurines vaudou et ses paroles un peu blessantes (« j’t’aime pas  t’es pas ma mère »), on a bien envie de lui mettre une grosse fessée et au lit. Hélas, hélas et trois fois hélas : à une époque où les libres enfants de Summer Hill sont encore un gros fantasme dans les milieux pédagogiques, personne ne songe à corriger le chiard qui peut donc « développer son potentiel » (meurtrier) en toute liberté. Merci Céline Alvarez, en gros.

Singapore sling, Nikolaidis, 1990

Shock, Bava, 1977

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