Je clôture enfin mon cycle sur les nanas
cintrées au cinéma : il y aurait encore moult films à y ajouter mais on n’a
pas toute la vie non plus.
Le Singapore Sling est un cocktail à base de gin, de cointreau et de
jus d’ananas. Mais c’est aussi un film expérimental racontant un huis-clos
erotico-slasher entre une mère et sa fille. Tous les deux sont donc a)
difficile à avaler et b) assez rapidement soûlants. Concernant le cocktail, la
solution est simple : virer les ingrédients inutiles et garder le gin.
Pour le film, c’est autre chose : il n’y
pas grand-chose à garder, si ce n’est la référence à Preminger et on se
contentera donc de regarder le film en accéléré (1.5 fois voire 2 fois plus
vite) , un gros verre de gin à la main. Voire une bouteille. Dans ce film
visiblement culte pour les fans de Nikos Nikolaidis - que je ne connais ni ne juge ici – on découvre
une mère et sa fille, enfermée dans une grande demeure remplie de déco
mi-taxidermiste, mi-Louis XVI, avec des fanfreluches qui se mêlent aux peaux de
bêtes et des candélabres qui luttent avec des cornes de cerfs. Intrigant. S’y
trouvent aussi un certains nombres d’objets contondants zet phalliques qui
seront nos guides dans cette épopée du plaisir féminin ( ??) entre
inceste, nécrophilie, abus de mâles en
détresse et jeux de rôles hasardeux. La
référence à Laura d’Otto Preminger est un parti pris : une pauvre Laura
assassinée, dont on tombe amoureux du portrait avant de succomber à une femme
fatale qui lui ressemble et qui est elle (ou pas, suspensme !). Cette
enquête mène un pauvre homme à la porte des deux gorgones qui le capturent
fissa et en font leur nouveau joujou. La quête est entrecoupée de scène de jeux
érotiques entre la mère et la fille (ou Laura, on ne sait pas trop), dont une
scène de masturbation au kiwi qui ferait douter même les vegans qui aiment très
fort les légumes. En accéléré, c’est supportable, et même parfois drôle. Sinon,
on baille un peu et on reprendra un gin sec, s’il vous plaît bien.
Shock parle aussi de relation mère-fils, mais à un âge différent,
et nous montre encore une fois qu’il vaudrait parfois mieux garder sa culotte
quand on songe à procréer. On y voit une gentille famille recomposée s’installer
en Italie, dans l’ancienne maison de Dora, la femme du couple, celle où elle a
vu son feu mari et père de son petit Marco, mourir. Son nouveau mec est pilote
et joue donc un peu les filles de l’air, haha. Il n’est pas souvent là, et qui
dit grande maison isolée, femme seule et enfant HP, dit problème à l’horizon à
base de malfaisance télépathique, de portes qui claquent et de zoom zinquiétants sur la figure du marmot diabolique. Car Marco est un peu chelou, genre autiste
mais avec un monde intérieur qui fait peur. Entre ses mini figurines vaudou et ses
paroles un peu blessantes (« j’t’aime pas
t’es pas ma mère »), on a bien envie de lui mettre une grosse
fessée et au lit. Hélas, hélas et trois fois hélas : à une époque où les
libres enfants de Summer Hill sont encore un gros fantasme dans les milieux
pédagogiques, personne ne songe à corriger le chiard qui peut donc « développer
son potentiel » (meurtrier) en toute liberté. Merci Céline Alvarez, en
gros.
Singapore sling, Nikolaidis, 1990
Shock, Bava, 1977
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