J’avais sans le vouloir eu du pif : les cow-boys c’est
trop in cette année : entre les petites boots pointues chez Chanel, les
chemises à carreaux, la tendance burger
à la viande cuite sur braises de chameau, les néo-westerns poussiéreux au
cinéma et les folkeux dépressifs à cigarette molle, on a tous en nous quelque chose de Tennessee. Ça tombe bien, les cow-boys, moi j’adore ça :
y zont des jolies bottes, des beaux chevaux et ils vivent d’amour et de scalps frais. Un retour à la virilité 1.0 en quelque sorte – d’où le mot-valise
concept du titre qui deviendra, j’en suis certaine, le hashtag trend de 2017.
HBO l’a bien compris : pour faire un switch en douceur
et gérer la descente des fans de GOAT (qui ne savent même plus pourquoi ils
regardent la série ( moi y compris), un peu comme un vieux couple qui baise par
habitude), ils se lancent dans le western postmoderne. Oui, car western il y a
mais avec des robots dedans. Un genre ultra codé + des problèmes super modernes+
des héroïnes avec des cheveux qui font des boucles = quasi la même recette que
GOAT finalement, mais avec plus de poussière.
En lisant le pitch de Westworld,
on est toute chose : des cow-boys, des robots, de l’intelligence artificielle
et un sentiment de perte de réalité : WOOAA. Le pilote tient d’ailleurs ses promesses : des bagarres de saloon, des mecs pas nets qui
boivent des whisky sales, des cascades à cheval , le tout dans un contexte de
questionnement existentiel du niveau du profil snapchat de Kimberley, 15 ans ("et si notre réalité était en fait un monde commandé par des gens supérieurs ?
Et si je pensais que je vis mais en fait je vis pas vraiment et c’est quelqu’un
qui me programme ?" (attention Kimberley, réfléchir ça va faire mal à
ton lissage japonais)).
JJ Abrams est derrière ce truc assez improbable – on sent revenir
la vieille idée qu’il a peut-être eue pendant Lost
(et l’hypothèse que j’ai secrètement défendue pendant des années) : en
fait, ils sont tous dans un parc à thème pour notre amusement – d’ailleurs c’est
un peu vrai si on remplace parc à thème par HBO, mais bon. Il y a aussi
Crichton, auteur de l’original Westworld (pas
encore vu, mais hâte) qui est par ailleurs un homme bien perturbé par l’émergence
des AI et par les parcs à thèmes , puisque c’est aussi le sujet de Coma, chroniqué ici et de Jurassic Park. Il doit être chouette à
vivre ce monsieur.
Enfin bon : pour le moment tout va bien. Le premier
épisode a donné lieu à des belles envolées foucaldiennes – les gens qui
deviennent fous en fait y sont juste pas bien mis à jour, Michel n’aurait pas
dit mieux – et à des plans imprenables
sur les steppes de l’Ouest. On aimerait bien plus de dragons, mais bon, on peut
pas tout avoir non plus.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire