vendredi 7 octobre 2016

2017, année du cowpster?

J’avais sans le vouloir eu du pif : les cow-boys c’est trop in cette année : entre les petites boots pointues chez Chanel, les chemises à carreaux,  la tendance burger à la viande cuite sur braises de chameau, les néo-westerns poussiéreux au cinéma et les folkeux dépressifs à cigarette molle, on a tous en nous quelque chose de Tennessee.  Ça tombe bien, les cow-boys, moi j’adore ça : y zont des jolies bottes, des beaux chevaux et ils vivent d’amour et de scalps frais. Un retour à la virilité 1.0 en quelque sorte – d’où le mot-valise concept du titre qui deviendra, j’en suis certaine, le hashtag trend de 2017.

HBO l’a bien compris : pour faire un switch en douceur et gérer la descente des fans de GOAT (qui ne savent même plus pourquoi ils regardent la série ( moi y compris), un peu comme un vieux couple qui baise par habitude), ils se lancent dans le western postmoderne. Oui, car western il y a mais avec des robots dedans. Un genre ultra codé + des problèmes super modernes+ des héroïnes avec des cheveux qui font des boucles = quasi la même recette que GOAT finalement, mais avec plus de poussière. 

En lisant le pitch de Westworld, on est toute chose : des cow-boys, des robots, de l’intelligence artificielle et un sentiment de perte de réalité : WOOAA.  Le pilote tient d’ailleurs ses promesses :  des bagarres de saloon, des mecs pas nets qui boivent des whisky sales, des cascades à cheval , le tout dans un contexte de questionnement existentiel du niveau du profil snapchat de Kimberley, 15 ans ("et si notre réalité était en fait un monde commandé par des gens supérieurs ? Et si je pensais que je vis mais en fait je vis pas vraiment et c’est quelqu’un qui me programme ?" (attention Kimberley, réfléchir ça va faire mal à ton lissage japonais)).

JJ Abrams est  derrière ce truc assez improbable – on sent revenir la vieille idée qu’il a peut-être eue  pendant Lost (et l’hypothèse que j’ai secrètement défendue pendant des années) : en fait, ils sont tous dans un parc à thème pour notre amusement – d’ailleurs c’est un peu vrai si on remplace parc à thème par HBO, mais bon. Il y a aussi Crichton, auteur de l’original Westworld (pas encore vu, mais hâte) qui est par ailleurs un homme bien perturbé par l’émergence des AI et par les parcs à thèmes , puisque c’est aussi le sujet de Coma, chroniqué ici et de Jurassic Park. Il doit être chouette à vivre ce monsieur.


Enfin bon : pour le moment tout va bien. Le premier épisode a donné lieu à des belles envolées foucaldiennes – les gens qui deviennent fous en fait y sont juste pas bien mis à jour, Michel n’aurait pas dit mieux – et à des  plans imprenables sur les steppes de l’Ouest. On aimerait bien plus de dragons, mais bon, on peut pas tout avoir non plus.

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