jeudi 6 avril 2017

Meuf, total.

Cette semaine, plein de films avec des meufs dans le titre parce que quand, même, quelle consécration, quel bonheur que d'être des muses de réalisateurs en chaleur, n'est-ce pas mesdames? Evidemment, un film, une fille, c'est pas toujours win-win, surtout pour la fille en question: voiture qui tue, AI qui zigouille et alcoolo en vadrouille, merci pour elles, vraiment.

La bagnole qui tue, c'est Christine, un film à montrer à tous les mecs qui conduisent leur bagnole comme si c'était la prolongation de leur phallus: faites gaffe, elle aussi finira par vous la couper! Adapté du roman de Stephen King, c'est une histoire très King: ado brimé, pauvre nerd qu'on lui fait tomber ses lunettes meets être surnaturel qui va l'aider à devenir méga badass et se venger de tout le monde sauf que patatra, l'être en question finit par être suffisamment nourri de haine pour prendre son indépendance, ouvrir ses ailes, et voler vers le large comme le bel oiseau qu'il est, snif. C'est émouvant. Arnie, jeune geek aux parents un peu cathos cinglés sur les bords, se trouve une bagnole qui va l'aider à devenir un homme: elle est belle, elle rutile et elle s'appelle Christine. Du coup, Arnie perd ses lunettes et devient super BG, il s'achète une veste en cuir et se tape la nouvelle méta-bonne qui suçotte son crayon en bibliothèque. Mais c'est sans compter sur les méchants du lycée qui comme ils n'ont jamais lu King, ne se doutent pas qu'il faut arrêter d'emmerder un geek quand celui-ci est en mode revanche sur la vie. Ils s'en prennent donc, malheur, à Christine, ce qui rend Arnie tout rouge et tout fâché. La voiture, elle, va bien, puisqu'elle se régénère d'elle-même. Trop pratique! S'ensuite des courses poursuites, des explosions, des regards qui ne trompent pas. Le tout est très bien foutu surtout l'aspect musical: il y a une histoire en sous-main sur le rock'n'roll et son côté entêtant et mortifère (c'est la zique préférée à Chrichri) dont la conclusion sera sans équivoque " God, I hate rock'n'roll". La bande-son est d'ailleurs une des meilleures de Carpenter, toujours dans les bonnes mélodies synthétiques mais avec un petit truc de rythme qui cogne derrière (pour aller fort dans la voiture avec les ampli tuning ou quoi?).

L'AI qui tue, c'est Morgan, une petite créée à partir d'ADN synthétique et élevée dans le plus grand secret dans une super baraque de bâtard au fond des bois. On se pose plein de questions sur elle: est-elle un être doué d'émotions? Va-t-elle se remettre à crever les yeux des gens quand elle n'est pas d'accord avec eux, comme elle en prend le chemin? A quel âge aura-t-elle ses règles? Qui sont ses amis sur Facebook et surtout, quels sont leurs réseaux? Pour tout cela, une équipe de scientifique + un spécialiste des réseaux sociaux diplômé de l'UCL l'encadrent afin de mieux la comprendre. Mais Corporate, qui est un grand truc très méchant qui n'en veut qu'au fric, se demande s'il ne vaudrait pas mieux tout simplement éteindre Morgan, un peu comme moi quand ma VM implose pour la troisième fois en deux heures. Ils envoient donc une experte super froide et calculatrice afin de faire du risk assessment. Une mission qu'on aurait dû évaluer au niveau du risque avant de la lancer (du meta-risk assessment disons), car elle s'avère effectivement risquée. On traite de beaucoup de choses dans ce film, pas forcément de trucs très nouveaux (être ou ne pas être un robot? Qui vit, qui ne vit pas? Peut-on vraiment crever les yeux des gens qu'on aime pas? Et si on était en fait genre TOUS des robots?) et pas forcément très en profondeur (débat = trois lignes de dialogue). Mais on est plus là pour la fight que pour se chier un Hamlet bis donc, pas grave. De ce côté-là, c'est bien, très bien foutu: super bagarres (de filles! Hiiii!!), chouettes face-à-face tendus, jolis contre-champs et mignonne atmosphère claustro. Ça va vite, très vite, avec des moments plus mous zet choux mais dans l'ensemble très gai.


La dernière muse de notre tableau n'a même pas de nom, puisqu'il s'agit juste de The girl on the train. Non mais ho! Quoi ici? On a des noms, hein. Bon, ici, le titre mystérieux, c'est parce que c'est une affaire super énigmatique. Rachel, fraîchement divorcée qui profite un peu trop de la vie, a le sentiment d'assister, à la fenêtre du train, à un meurtre. Enfin non, à une bête infidélité mais bon de quoi je me mêle. Le problème, c'est que Rachel est un peu toujours super bourrée, du coup, pas évident de savoir ce qu'elle a vu ou pas, c'est ballot.  Cependant, l'esprit d'un alcoolo étant toujours suffisamment monomaniaque pour ne pas lâcher l'affaire, Rachel va se mettre sur le coup quand un meurtre est commis. Et va découvrir plein de trucs, dont beaucoup de choses sur elle-même qu'elle ignorait (pas difficile quand une partie de ta vie se passe pendant des trous noirs). Suspensme! J'ai vu passer le mot Gone Girl pour parler de ce film: heu, je sais pas. Alors oui, il y a une girl et il y a une gone et il y a un truc-qu'on-dirait-pas-que-c'est-ça-mais-en-fait mais pour le reste, je vois pas le rapport. C'est par contre vachement bien fait comme adaptation de roman. Suffisamment de voix off pour reprend la voix narrative, sans que ce soit lourd, suffisamment d'élément visuels sans que ce soit redondant – ceci dit, je n'ai pas lu le livre, donc difficile à dire. 

Christine, Carpenter, 1983
Morgan, Scott, 2016
The girl on the train, Taylor, 2016

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