dimanche 8 juillet 2012

Juan de los muertos


Quand survient l'été, un tas de connards sortent leurs espadrilles équitables et se dirigent vers divers lieux excentrés et redécorés avec de la paille pour aller secouer leur cheveux bio sur de la world-music (qu'il reste encore à définir dialectiquement). Pour ma part, j'exècre ce genre de rassemblement, pas seulement à cause de la musique ci-dessus évoquée ( parce que si cette musique est du monde, d'où vient le reste de la musique? ) mais surtout parce que je supporte mal le recyclage, le vin Oxfam, le PQ Max Havelaar et l'amour entre les peuples ( je sais que tout le monde brûle d'entendre ma conclusion: parler de "world-music", c'est quand même un peu sous-entendre "third world music". Couleur café mon cul. Y'a bon banania, oui!)

Bon, donc, comme ça me gave gravosse et que je vis déjà dans le "world" d'où est issu ladite "music", ma veine est telle que je ne dois même pas bouger mon cul en quête d'altérité cheap et accessible en bus de nuit. Alors pour me changer un peu les idées, je me colle un bon petit zombie cubano de première fraîcheur pour aller avec mon cigare. 

Juan est un gros loser cubain qui vit sur un toit, derrière ce qui s'avère être un mur de bouteille de rhum in progress. Pêchant sur son rafiot la journée, niquant la femme de l'immeuble d'en face la nuit et zonant dans des réunions de comités de quartier avec ses acolytes éponymes ( un trav', un géant, un détrousseur de yankee et son meilleur ami, loser et puceau). Comment les zombies arrivent-ils? Bonne question, qui ne reçoit pas de réponse. D'après la télé, ce sont des groupes de dissidents antisociaux payés par les Etats-Unis. Il me semble à moi aussi que ce soit la seule explication. 

Bref, Juan, qui n'en perd pas une, crée donc une PME du zombie, qui propose gentiment ses services au brave peuple cubain qui cherche à se débarrasser de ses "disidentes", contre une poignée de dinars. Voyant que la situation ne change pas vraiment, tentative d'évasion et rencontre avec le légendaire héros-fou-de-dieu-solitaire-qui-leur-sauve-la-mise-à-la-fin - ou pas. 

Le parti pris du film est clairement drôle et c'est réussi dans ce sens: c'est pas mal branlé, il y a des cascades improbables, des héros qui sont un peu des sous-merdes, des fracassages de crâne à la rame ( sale) et quelques plans rigolos, comme celui-ci.


Phrase culte: " Juan de los muertos, matamos a sus seres queridos. En que puedo servirles?"
Personnage préféré:  Juan, sorte de d'Antigone du zombie
Moment musical: My way, par Sid Vicious sur le générique de fin. Dude.

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