dimanche 1 juillet 2012

Zone of the dead


A tout seigneur, tout honneur: mon tour d'horizon des films de zombies aléatoires commence par un film serbe, tourné à Pančevo, petite ville industrielle à une quinzaine de kilomètres de Belgrade. Pas de folies dans le scénario: un convoi vient à passer par la gare de Pančevo et est touché par une balle perdue. Il libère un gaz toxique qui zombifie la population locale. Evidemment, toutes les communications sont coupées à cause d'un entraînement militaire des troupes serbes et de l'OTAN ( point de scénario jamais exploité, puisque ces troupes restent invisibles jusqu'à la fin du film). Deux agents d'Interpol partent pour une dernière mission emmenée par une bonnasse qui débute dans le métier - d'agent, bien sûr. La mission = récupérer un prisonnier ( autre point absolument obscur: qui est-il? Qu'a-t-il fait? Où va-t-il? Pourquoi?) et le ramener à Belgrade. En passant par Pančevo, puisqu'il n'existe qu'une seule route en Serbie.

Pas mal d'éléments sont rassemblés: la paire de vieux flics sur le déclin, la rookie qui fait son initiation, l'outlaw ténébreux qui s'avère-pas-si-méchant-en-fait, les officiels haut-placés qui savaient tout mais n'ont rien dit et le fou de dieu complètement branque qui tire sur tout le monde et sauve la mise en récitant des versets de l'Apocalypse. Tout ça dans un décor intéressant, avec ce qu'il faut de sang, de dilemme existentiel  ( = le moment où deux amis sont séparés par la zombification imminente de l'un d'entre eux) et de cervelle étalée.

Mais.

Tout le film est en anglais. Logique, dans une certaine mesure, puisque l'agent américain est américain donc, et visiblement ne s'est jamais fait chier à apprendre la langue de sa feue femme ( qui est morte "en glissant du train", encore un point sibyllin du scénar) ( puisque oui, la raison qui explique la présence de Ken Foree au fin fond de la Serbie, c'est bien sûr l'amûûûr). En anglais donc. Et tous les acteurs, qui sont eux serbes ( ou yougoslaves pour les plus vieux) s'expriment en anglais également. Ça donne un côté un peu bizarre et, disons le franchement, parfois presque Rohmerien: cette diction plate et calme, articulée avec une application d'écolier et déclamée avec une solennité qui transforme chaque phrase en tirade shakespearienne avec Oscar en ligne de mire: " Here comes the spook" " Are you hungry?" What time is it" " Arrgh". 

En dehors de ça, un certain nombre de choses restent inexpliquées, et si on aimerait pouvoir croire que c'est un coup de génie des scénaristes, mais j'ai quand même bien l'impression que c'est juste de la flemme. Où est cette putain d'armée? Pourquoi le combattant du Christ ( beau comme un dieu, cela dit en passant) croupissait-il dans une cellule de monastère? Que fout le Président serbe à 1h du dans son palais en train de reluquer une statue? Qui est ce putain de prisonnier et pourquoi passe-t-il son temps à tirer en se jetant par terre alors qu'il pourrait rester debout? Pourquoi les zombies dorment-ils dans la gare de triage? Ken Foree a-t-il eu le temps de manger ses sarmas avant de partir pour sa dernière mission? Tant de questions et peu de réponses finalement.

Cela dit, un détail m'a frappée: il y a des enfants zombies qui se font buter comme les autres, et là, j'apprécie  à la fois  le souci de réalisme et le pur bonheur de voir enfin la vraie nature de ces chiards.

Réplique préférée: " When it's start to stink, you know you're in Pančevo" ( Petrović, chauffeur bougon)
Personnage préféré: le gossbo fou de Dieu qui dézingue tout le monde ( Vukota Brajović, rhaaa)
Scène préférée: le "Jacques-a-dit" des zombies, qui se lèvent seulement quand le Jacques zombie crie. Miiiignon.

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