jeudi 24 octobre 2013

Ecran total

Comme par une sorte de hasard heureux, j'ai regardé The deerhunter, qui tourne autour des mêmes thèmes que quelques films évoqués précédemment: des têtes déjà vues dans Medium cool et Greetings et LE sujet qui préoccupe tout le monde - le Vietnam. Un certain fétichisme du poil me fait apprécier les barbus plus que de raison et je trouve que de Niro la porte particulièrement bien - la barbe, bien sûr. La division du film en trois temps - avant, pendant, après - n'est pas une mauvaise idée, la partie au Vietnam étant finalement la moins longue. La ville industrielle bien glauque et son contrechamp de nature mystique entourée de brumes nordiques fonctionne plus comme un territoire que comme un décor et la longue scène de mariage montre la communauté dans sa tentative de recréer le territoire - communauté étrangère, mais déjà complètement américaine. Le motif de la roulette russe devient un peu lourd, parce qu'un peu répétitif - le suspense induit par une partie de roulette russe "marche" à chaque fois, mais point trop n'en faut. Il me semble que le fond de l'histoire, c'est la découverte de Walken de la réalité de la mort et son passage du côté obscur. A moins que la répétition ne cherche à souligner le parcours du personnage - flippé, puis un peu moins, puis bah! C'est possible, mais je me trouvais dans une salle pleine de gens goguenards (bourrés?) et les nombreux rires occasionnés par quelque chose que je ne parviens pas à déterminer, m'ont un peu déconcertée ( les claques à répétition? Le thaïlandais? Les bandeaux de Rambo?)

La figure d'une société qui en est sans en être devient le thème central de Year of the Dragon. Même sans barbe, j'aime Maïqui et je dois dire que malgré son côté super obnoxious, j'avais plus envie de gifler cette petite catin journaliste à la manque pour son manque de gestion de relations interpersonnelles ( et pour son côté de grande hystérique) que lui. Cela dit, Cimino est pas bien féministe entre les lignes, mais bon. De nouveau, beaucoup de longue scènes de cérémonies, avec le côté karma-is-a-bitch du début qui est comme la fin et de l'insignifiance du corps réel du roi (pour ceux qui suivent le foot). Plein de petits lieux communs de films policiers émaillent le tout, mon préféré étant le-témoin-sacrifié-qui-meurt-en-donnant-l'info-qui-tue. 

La dame de Shanghai ne parle alors pas du tout de Shanghai, mais est un beau film noir (= j'ai enfin réussi à identifier le genre, yo). Femme fatale aux origines mystérieuses, héros déceptif mais droit au passé obscur et au physique troublant, vieux croulant  à l'associé véreux et zone territoriale trouble. L'associé est particulièrement véreux, style ça sent jusque dans la salle et Welles, plutôt fascinant - la parabole des requins! - avec son truc-à-la-Casey-Affleck et son nez qui bouge. La scène du palais des miroirs est un peu confuse, mais, ha, tout est bien qui finit bien (film noir alors?)

Gilda est un peu moins un film noir (mince, juste au moment où je pensais le tenir), puisque le happy end en est vraiment un. C'est dommage, la femme fatale, les origines bizarres, le vioque tout ça, ça m'avait mis en train, pis non. Bon, c'est quand même un grand film de dingue, dont le souvenir le plus obsédant est pour moi celui du petit joueur à la moustache (sans barbe!) qui semble être enduite de gel. J'ai du mal avec cette mode de moustache.

The Deerhunter, Cinimo, 1978
The year of the Dragon, Cinimo, 1985
The Lady from Shanghai, Welles, 1947
Gilda, Vidor, 1946

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