mercredi 30 octobre 2013

Ecran total

Je ne comprends pas pourquoi à la suite de la sortie de Ghostbuster, on n'a pas assisté massivement à une désertion des écoles publiques et à la création d'école de ghostbusting. Personnellement, je suis en train de réorienter ma carrière vers nulle part, et si j'avais vu ce film plus jeune, je ne serais pas dans cette merde noire, non, j'aurais fait quelque chose d'utile et à l'heure qu'il est, j'aurais une petite entreprise qui ne connaît pas la crise et une barre de fer qui va de mon salon à mon garage. Tout ça pour dire que je n'avais jamais vu ce film - probablement une conspiration parentale qui avait vu venir le coup de la désertion scolaire - et que je rejoins totalement Venkman quand il constate " We should split, that way we can do more damage". 

Toujours dans le thème de la réorientation de carrière, j'ai envisagé l'exil, plus précisément vers le Louisiane ( sans déconner). Mais en fait non. Southern Comfort est un survival à l'envers d'une certaine façon: des jeunes bien mignons qui tentent de survivre en milieu hostile, on passe à des soldats à moitiés dégénérés ( pléonasme n'est pas plaie mortelle) qui font chier une bande de joyeux types dont l'activité principale semble d'être de danser au son de l'accordéon en buvant de la bière Dixie et en rôtissant des bons gros cochons ( un peu comme dans un film de Kusturica). Seuls les outsiders s'en sortent (spoiler alert) (ou pas?), et c'est là qu'on apprend que tout n'est pas mauvais dans le Texan. Les marais sont certes hostiles, mais c'est une question de point de vue: bien sur, si on filme le côté boueux, végétation pourrissante et sauvages des bois, c'est moins drôle, mais on peut aussi penser pratique (plein de voies navigables, un peu comme Venise), pas de feuilles à ramasser en hiver et des hipsters à chemises de flanelle de partout ( un peu comme à Brooklyn).

This is the end ne casse pas des briques, mais ne ment pas non plus: sorte de trip nostalgique de Freaks and geeks, mixé avec des références pop dans tous les sens et des cast-out du Saturday Live, certains trucs sont franchement pas mal, d'autres un peu "Meh". On aurait bien aimé que le cannibale-fou-mad-maxisé de la fin soit en fait Woody Harrelson. Mais bon.

Revoir Stalker, même en équilibre sur une chaise précaire, coincée derrière un artiste conceptuel à la coiffure touffue et avec des sous-titres décalés d'une bonne seconde m'a rappelé que c'était bien un des mes films préférés de tous les temps. Il y avait plein de trucs que j'avais oublié, ou jamais remarqué, comme la bande-son bizarre un peu bruitiste qui compose autour des mouvements des trains et de la draisine. L'eau, le temps, le silence, l'immobilité; c'est le film dans lequel je veux littéralement habiter.

Ghostbusters, Reitman, 1984
Southern Comfort, Hill, 1981
This is the end, Rogen, 2013
Stalker, Tarkovsky, 1979

Aucun commentaire: