lundi 7 octobre 2013

Ecran total

Toujours dans la série Ciao America, j'ai vu cette semaine.

- Badlands, avec Spacek toujours aussi flippante, mais en plus weird. J'ai eu le sentiment de reconnaître le thème du film, et pour cause: c'est une mélodie de Carl Orff. En dehors des plans de malade de grandes plaines vides de fin du monde, j'ai adoré la petite nonchalance pas très concernée de Martin Sheen et la cabane dans les bois, qui fait un peu Moonrise Kingdom.

- Images, et son héroïne bi ( tri?) polaire. Coincée entre trois types, dont un pas tout à fait vivant et deux personnalités, la pauvre Catheryn a bien raison de préférer les licornes. On voit beaucoup d'images d'images - le puzzle, le viseur de l'appareil photo, la vue à contre-jour de la silhouette sur la montagne et son vis-à-vis, les fenêtres. N'y connaissant pas grand chose, j'aurais du mal à développer, mais ça pointe vers une problématisation de la transformation des choses en images, non? Enfin, petite blagounette: les personnages ont les mêmes noms que les acteurs mais dans le désordre.

- Greetings est un truc assez hilarant sur des genres de slackers qui complotent assez imbécilement pour éviter la circonscription et le Vietnam. Entre Paul qui s'essaye au computer dating sans succès, Lloyd, gros obsédé d'Oswald et du complot de Dallas qui fomente dans les librairies et Jon, artiste phénoménologue et voyeur, le tout dans une joyeuse ambiance absurdo-montypythesque baignée de morceaux pop sucrés.

Toute cette culture, ça m'a un peu donné mal au crâne, alors j'ai regardé Creep, qui détend bien. Un peu dans la veine de The Descent - sous la terre, avec des créatures gluantes blanchâtres mi-aquatiques et toujours un vieux labo abandonnée avec des foetus en bocal. Le métro et ses ramifications est impeccablement utilisé comme espace qui se démultiplie au fur et à mesure, et la créature est bien fun - la scène de césarienne était probablement pas nécessaire, mais bon.

Enfin, Gruz 200 raconte ( visiblement) un fait divers réel. On a du mal à comprendre l'intention du film - j'hésite encore entre " dénoncer l'immobilisme du soviétisme déliquescent", " filmer des villes industrielles méga glauques" ( impeccable, cela dit) et simplement  "raconter un fait divers bien dégueu". Histoire de kidnapping sexuel assez classique - avec des twists bien immondes - style Calvaire, mais dans la Russie profonde des années 80: consanguins, alcooliques, vieux pourris. Toute une clique de personnages font partie de l'action sans vraiment en faire partie, vont et viennent et laissent finalement cette pauvre fille moisir avec ses cadavres. On trouve une réflexion sur la religion et le culte de l'athéisme soviétique, mais un peu lourde - un petit côté "nudge nudge know what I mean". Bref, un mystère. 

Badlands, Malick, 1973
Images, Altman, 1972
Greetings, de Palma, 1968
Creep, Smith, 2004
Gruz 200, Balabanov, 2007

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