mardi 3 novembre 2015

Ecran total

Méga fan de Kristen Wiig, j'étais toute frétillante de savoir qu'elle avait commis un nouveau film, dont le pitch laissait entrevoir un truc possiblement bien taré: 
"When Alice Klieg wins the Mega-Millions lottery, she immediately quits her psychiatric meds and buys her own talk show."
Chic! Alors on ne sait pas trop de quoi souffre cette chère Alice, mais c'est sans importance. Prise dans un truc plutôt monomaniaque, c'est finalement une grande fille toute simple qui connaît par cœur toutes les émissions d'Oprah - qu'elle mate encore sur VHS, ce qui donne une meilleure idée du niveau. Bref, quand elle gagne des sousous, elle se paie son propre talk-show, dont on se doute qu'il va être un peu flippé - surtout avec un titre pareil. Welcome to me est donc un show qui parle d'Alice sous toutes ses coutures: ses recettes de cuisine, ses rêves, ses souvenirs d'enfance tout chelous, présentés via des dramatisations qui font bien peur et qu'elle peut commenter ( "le jour où ma pote m'a piqué mon maquillage"). Le film tient surtout au personnage d'Alice, (et Wiig impeccable) qui est hallucinante dans le genre total freak sans surmoi mais un truc se passe aussi avec le reste des personnages: ce n'est pas une vision si dichotomique style un taré/le reste du monde, puisque l'entourage n'est pas non plus bien net. Du producteur aux parents en passant par la meilleure pote et le psy même, y sont tous un peu barges à un certain niveau. Le résultat est un film qu'on regarde avec l'impression de voir un truc en train de sombrer sans vraiment de panache, un spectacle qui met un peu mal à l'aise sans qu'on sache pourquoi mais pas mal addictif dans le fond. Un film du samedi soir, quoi.

Eat est un des restes (haha) du dernier BIFF que j''ai retrouvé par hasard. On pourrait l'utiliser pour faire peur à ceux qui veulent devenir artistes: on finit par s'en bouffer les doigts (littéralement). Nous voyons ici une jeune actrice (Molly? Sally? Brenda?) partie-à-Hollywood-mais-qui-en-chie et qui se retrouve à se bouffer d'abord les ongles, puis finalement les bras, un peu les pieds enfin, bon, vous voyez le dessin. Les ongles arrachés étant une des rares choses que je ne supporte pas à l'écran, j'ai passé la nuit suivante à faire des rêves au dissolvant sans acétone (cela dit, c'est bien dissuasif pour ceux qui se rongent encore les mimines), d'autant plus qu'il y avait également une scène de bouffage de nichons, la deuxième chose que je peux pas voir alors bon, hein. Le reste du film est à la hauteur de ce qu'on peut espérer: c'est assez nul, mais divertissant. On a probablement fait exprès de prendre des actrices dont l'éventail de rôles correspond à celui d'une tortue japonaise naine - genre petite blague second degré - mais quelque chose me dit que c'est juste un mauvais film, avec des acteurs rescapés d'une poubelle porno abandonnée quelque part au bord d'un échangeur californien. Mention spéciale pour la meilleure amie à grosses burnasses et la proprio à petit chien ridicule.

On retrouve Jemaine Clement, moitié des génialissimes Fight of the Conchords (qui ont par ailleurs totalement disparu, peut-être bien mangés par eux-mêmes à force de désespoir) dans What we do in the shadows, un sympathique faux-docu sur la vie des vampires à Wellington, NZ, ville qui a l'air aussi active que Mons-sans-2015. C'est un peu un Friends version vampires: problèmes de coeur, de ménage, de loyer, de comment rentrer en boîte et de où trouver les meilleurs humains à bouffer - bref, des jeunes gens modernes. Comme on peut s'y attendre, il y a un allemand dans le tas et un type vaguement roumain ce qui donne l'occasion à une petite musique globalement balkanique (on aura reconnu la bosnian touch) en alternance avec des brandebourgeois mi-teuton mi-molette - mais rien d'original, dommage. Clement joue d'ailleurs si bien le moldave sexuel que je ne l'avais pas reconnu. Le tout est fait dans un genre très ironico-kaurismakien (plans fixes sous forme de tableaux keumiques, dialogues anti-climatiques, personnages flegmatiques) plutôt rigolo.

Welcome to me, Piven, 2014
Eat, Weber, 2014
What we do in the shadows, Clement & Waititi, 2014

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