lundi 21 septembre 2015

Satan (JC, fais-moi mal)

J'ai depuis longtemps un faible pour les mecs avec un nom en -satan. Même si je me suis jurée qu'on ne m'y reprendrait plus, JC était en ville et j'ai craqué. 

J'ai raté le premier groupe parce que, comme un bon nombre de connards, j'ai attendu 19h30 (journée sans voiture oblige) pour sauter ma porche cayenne et pouvoir cramer mes mg de CO quotidiens - faudrait pas non plus que la couche d'ozone s'en sorte si facilement que ça. Non je déconne, je finissais mon épisode de The Shield ( les flics, pas les héros en collants fluos)

Bon bref. Je suis arrivée pour Thee Marvin Gay, sympathique groupe tournaisien (tournaisi?) taxé de rock psyché 70' tendance Thee Oh Sees. Tendance Thee Oh Sees, c'est un peu peu: c'est carrément ça, des petites guitares bouncy aux effets de reverb vocaux à la limite du spectral, avec même des petits "ouh!" de temps en temps. Sympathique donc, quoiqu'un peu propret, studieux - un peu kot à projet Thee Oh Sees en fait. Ceci dit sans méchanceté aucune, puisque c'était sympa (au risque de me répéter). On aimerait un truc un peu plus crade, des grincements distordus et des crachouillis dans les baffles. 

Puis JC est arrivé et c'était tout de suite moins sympa. Je ne rentrerai pas dans les détails musicaux, je m'y connais trop peu, mais je pense que c'était de la bombe de sa race. L'image qui me vient à l'esprit est celle des quelques planches du deuxième tome de Blast, la dernière bombe visuelle de Manu Larcenet. Il y est question d'un concert qui commence doucement puis "l'univers devint un mur de son... Vertical, infranchissable... cyclopéen." avec un dessin dont la technique m'échappe - ça ressemble à de la litho mais griffé de partout, une explosion blanche qui dilue les silhouettes. Bref. ça m'a fait ça: deux murs de sons, au début et à la fin, avec entre les deux, comme dirait Saint-Jacky "L'APOCAYPSE, associé!". Putain, ça fait du bien. Comme je confonds un peu tous les albums, je saurais pas dire ce qui était quoi, à part un Crystal Snake de feu, pour le reste, l'essentiel était là. De la guitare démantibulée, du clavier épileptique, des voix doucereuses comme du miel toxique... franchement, si JC Satan avait existé quand j'avais 17 ans, je serais devenue musicienne héroïnomane plutôt que foucaldienne alcoolo - ce qui revient un peu au même si on pense bien et suffisamment longtemps. 


Ah JC.... tu es plus moustachu que barbu, mais je te pardonne. Laisse tomber Bordeaux-la-Bourgeasse et migre à Bruxelles-sur-Priština. Je te laisserai me fouetter le subconscient et je te parlerai de l'apocalypse orthodoxe en serbo-pas-croate: tu verras, c'est do jaja.

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