samedi 2 janvier 2016

Je suis Chewie

Que faire un jour de Nouvel An la gueule tout explosée et le bide en capilotade, à part se taper un Quick genre menace niveau 5 et aller se caler devant Star Wars muni d'un demi kilo de M&M's? 
C'est donc fait.

Vu le taux de sucre dans mon sang et le degré d'éveil de mon occiput frontal, je pense pouvoir donner un aperçu plutôt fidèle de l'expérience d'un enfant d'environ 7 ans. Piouu, piouu (la bagarre) et puis ahhh, hiii (la bagarre, 2) et puis hoo miiiiignon (le robot) et enfin meeeeuuuuh Han Soooolooooo. 

C'est bien quoi.

Plus sérieusement. Star Wars, c'est un peu comme la Recherche du Temps perdu pour moi: j'ai découvert sur le tard, j'ai tout vu/lu dans le mauvais ordre (pas difficile pour SW du fait de la confusion  qu'on connaît, plus difficile pour la Recherche où j'ai tout simplement confondu les chiffres romains et ai lu le VI avant le V en pensant que c'était le IV) et je garde des deux un souvenir flou - c'est toujours les mêmes, ils sont toujours en train de faire la même chose (piouuu piouuu pour SW, blabla pour la Recherche), il y a des histoires d'amours mais pas super claires et toujours un peu embrouillées/névrotiques et toujours une vague intrigue vaguement politique que je ne retiens pas - je suis noyée sous les lasers et les subjonctifs imparfaits. A y regarder de plus près, le parallèle n'est pas idiot, mais il ne me reste pas assez de neurones pour développer ceci aujourd'hui.

Je suis assez bluffée par la gestion de la franchise et surtout par le matraquage marketing de fou furieux qui a réussi à inclure toute une nouvelle génération (voire deux, je me perds dans le calcul) dans un truc mythique pourtant pas mal vieillot, et à créer une attente aussi gigantesque d'une suite qui il y a une dizaine d'années n’intéressait plus que trois ou quatre boutonneux en short. Du côté du film , ça se sent d'ailleurs - aucune prise de risque.

Pour les vieux, c'est un trip nostalgique, pour les jeunes, c'est un film de SF classique qui reprend grosso-modo les trucs qui ont fonctionné pour les épisodes précédents - les rebelles, le gros truc en forme d’œuf à dézinguer, le pilote intrépide, l'underdog qui nique tout et les trucs de famille compliqué - parricide, trahison et épée laser. Je ne suis ni nostalgique, ni toute nouvelle mais j'étais à moitié ravagée, donc j'ai bien aimé. Cela dit, à ce prix là, on pourrait faire un micro effort au niveau originalité. Par exemple, arrêter de modéliser l'armée de méchants sur le décorum nazi - entre les drapeaux rouges, les pantalons bouffants dans les bottes et les cols serrés, le colonel a même un petit début d'accent teuton quand il s'énerve, "nous saffons les moyens de fous faire parler". Voilà, ça c'est pas nécessaire disons.

Star Wars VII, Abrams, 2015
A la recherche du temps perdu, Proust, 1913-1927

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