vendredi 19 mai 2017

Chienne de vie

C'est bientôt  la période magique du festival du chien de Yulin au cours duquel des chinois sanguinaires bouffent des cabots trop mignons et où Facebook tout entier frétille d'une indignation aussi stupide qu'inutile. Vous aussi vous en avez marre? Après tout, les chiens c'est con comme la lune, ça se laisse crever sans chouiner et c'est même pas capable de se laver le cul soi-même. Si en plus, c'est délicieux, pourquoi s'en priver, hum? D'autant plus que les chiens, c'est un peu des vaisseaux de Satan, comme les films suivants le prouvent avec éclat. 

Pet ne parle pas vraiment de chien mais donne des infos intéressantes sur les gens qui les aiment. Ce mec trop chou qui travaille dans un chenil, vous vous dites: ami des animaux ET soignant? Par ici la bonne soupe! Pas si vite malheureuse! Derrière tout timide au grand cœur se cache un psychopathe potentiel (le degré de psychopathie étant souvent inversement proportionnel au degré de timidité comme on le sait par ailleurs) et qui dit psychopathe potentiel+cage+kétamine dit gare à ton cul ma fille. Notre héros tout mimi est donc Seth, jeune homme timide qui recroise par hasard une meuf  de son lycée qui l'a visiblement totalement zappé. Grâce à un stalking 2.0 en règle, il finit par essayer de lui sauter dessus dans un bar pourri avant de se faire corriger par son ex, barman raté avec deux neurones qui se battent au niveau des narines. Evidemment, Seth n'est pas content: comment apprivoiser cette petite sauvageonne qui veut simplement qu'on lui laisse faire sa vie sans l'emmerder ? Ping, fait la tête de Seth quand il la cogne par terre! Une porte dérobée, une cage en acier et le tour est joué! S'ensuite un film de captivité classique qui va cependant se corser lorsque des révélations seront faites…. Miam! C'est franchement pas mal, et il y a le drogué de Lost (j'ai la flemme de chercher son nom) qui est bien. Le twist est un peu gros pour moi mais bon, on peut pas tout demander. C'est déjà pas mal visuellement, même si ça manque de chien (haha)

En termes de chien méchant, il y a Cujo, sorte de Beethoven de Satan qui bave partout. Au départ, pourtant tout allait bien: Cujo était un bon pépère qui coursait le lapinou dans la brousse. Puis pouf, il se fait mordre par une chauve-souris, fille de Belzébuth par excellence et le voilou tout méchanou. Pauv' Cujo! Mais l'histoire principale, comme souvent chez Stephen King (oui, encore lui!) est ailleurs, puisque c'est celle de la famille Trenton: peur des monstres, infidélité, travail prenant – famille classique. Pendant ce temps-là, Cujo boulotte un, puis deux rednecks sans que ça n'inquiète personne.  La dernière partie du film est un joli tête à tête entre un Cujo de plus en plus jaunâtre et gluant du nez et une pauvre mère de famille coincée dans sa bagnole avec son petit Tad (qui a peur des monstres donc). C'est très chouette, assez angoissant et joli comme huis-clos en extérieur. Il y a des beaux travelling intérieurs, des tentatives de sauvetage ratées et des méchants coups de batte sur la tête à Cujo. Prends ça, clébard de mes deux!


Finalement, White God, un truc de fou malade complètement trop bien, avec une des séquences d'ouverture les plus belles du monde de la terre. Sans doute référence à White dog dont on a déjà parlé ici puisque ça parle de chien qu'on essaye de rendre méchants et qui finissent par se venger comme les bâtards qu'ils sont, na. Lili doit se tirer chez son père pendant trois mois et prend son clébard avec. Sauf que. Le padre en question n'est pas trop chaud et envoie chier Hagen, bâtard sensible. Ce pauvre Hagen va donc vivre sa vie de chien errant, qui est plutôt cool puisqu'il vit à Budapest, ville qui a du chien (re-lol). De rencontre en rencontre, on suit le cabot d'un côté et la petite de l'autre, qui fait sa vie comme elle peut –petits coups de cœur, mauvaise vodka, première nuit au poste, c'est émouvant. La dernière demi-heure est absolument géniale, tellement qu'on la raconte pas. Il y a de la meute en furie, de la galopade dans une ville qui a quand même un putain de style, des images là-dedans trop belles, une idée de fin du monde au-dessus de pas mal de trucs dans le genre. Wouf, mazakafa!

Pet, Torrens, 2016
Cujo, Teague, 1983
White god, Mundruczo, 2014

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